Un entretien avec Jürgen Moltmann

Madeleine Wieger, maitre de conférence à la faculté de théologie de Strasbourg vient de réaliser une interview de Jürgen Moltmann.

Logo de RéformeEn trois pages, cet entretien est la pièce maitresse du numéro de Noël de Réforme, hebdomadaire qui occupe une place centrale dans l’expression du protestantisme français et, au delà, francophone. Et, comme les références théologiques dans cet espace sont très  diverses et que la pensée de Jürgen Moltmann n’y a sans doute pas la place éminente qu’elle occupe dans d’autres contextes linguistiques, on peut considérer qu’il y a là un événement porteur pour l’avenir de cette théologie en francophonie. Tous ceux qui militent en ce sens s’en réjouiront.

« Le grand théologien de l’espérance, 92 ans, partage ici ce qui l’a fait et le fait vivre ». C’est bien là effectivement l’orientation qui est donnée à l’interview. Jürgen Moltmann est appelé à situer sa réflexion théologique dans son parcours biographique. Et il est constamment interrogé sur la manière dont sa réflexion éclaire son existence personnelle jusque dans sa condition actuelle. Ce texte exprime donc à la fois une vision théologique et un témoignage personnel. Comment cette vision donne-t-elle un sens à sa vie ? A plusieurs reprises, c’est une confession de foi. La question est formulée explicitement par Madeleine Wieger : « Pouvez-vous résumer ce que vous croyez en quelques phrases ? Quel serait votre crédo personnel ? » : « Je ramasse cela en une phrase : Dans la fin, le  commencement  (Im Ende, der Anfang). C’est ce que j’ai vécu. C’est ce que j’ai exposé dans ma théologie de l’espérance. Et c’est aussi l’expérience de Jésus-Christ : dans la fin, il y a le commencement. Dans la croix, il y a la résurrection ».

Par définition, l’article est centré sur la théologie de l’espérance dont Jürgen Moltmann est l’auteur et qui a changé notre regard sur le monde. Mais l’œuvre de Moltmann est bien plus vaste. Et il l’exprime ainsi. « Oui, il y a eu des changements dans ma théologie depuis la théologie de l’espérance (1964) jusqu’au Dieu crucifié (1972) et au traité de la création (1985). Pour finir, j’ai vécu ma réorientation pneumatologique et j’ai alors écrit l’Esprit qui donne la vie en 1989. Dans la théologie pentecôtiste américaine, on a décrit ma théologie comme une reconnaissance de plus en plus grande de l’Esprit Saint. C’est très important pour moi ». C’est dire, ce qui ne pouvait apparaître dans un court entretien, que Jürgen Moltmann ouvre de nouveaux horizons aussi bien sur la conception de Dieu et sur celle de l’homme et de la nature. Et, par là, il répond aux attentes de nos contemporains. Nous en faisons l’expérience.

Réflexion et témoignage, cet entretien parle à la fois au cœur et à l’intelligence. Dans un temps d’inquiétude, il porte l’espérance. On peut entendre des lecteurs se dire profondément touchés et encouragés. Puisse la théologie de Jürgen Moltmann se répandre dans les églises et au delà. Et merci à l’hebdomadaire Réforme de mettre ce texte à notre disposition dans son journal et sur son site internet :

https://www.reforme.net/idees/grands-entretiens/entretien-avec-jurgen-moltmann-le-theologien-protestant-de-lesperance/

 

J H