La théologie de Moltmann m’attire parce qu’elle est une théologie heureuse qui nous invite à aspirer de tout notre être au bonheur. C’est cela l’espérance et cela ne va pas de soi. Il faut s’en pénétrer chaque matin. Il faut en demander la grâce et s’appuyer sur des amis engagés sur un même chemin. C’est ainsi que d’une certaine manière, on participe dès aujourd’hui au royaume de Dieu.
Cette théologie m’intéresse particulièrement parce que je suis âgée et la tentation est de vivre de nostalgies, de manquements et d’échecs qui appartiennent au passé. J’aime à penser qu’à mon âge, la vie peut se renouveler, qu’il y a encore tout un avenir pour la nouveauté. Pour cela, je ne suis pas seule. J’appartiens à un peuple en marche. Un courant doit pouvoir nous porter. Alors, impossible de se retourner pour regarder en arrière. On regarde ensemble l’horizon. On s’y dirige ensemble. On sait que dans les moments de faiblesses, de découragements, d’autres sont là pour nous entraîner. Ils m’encouragent à trouver le temps de contempler, alors que je suis toujours si pressée. Alors, le regard s’éclaire. Dieu est là. « Qu’il descende comme la pluie sur les regains, une pluie qui pénètre la terre. » Ps. 71. J’aime sentir cette fraîcheur qui tombe sur moi, si je sais m’ouvrir. C’est sans doute cela l’attente créative évoquée par Moltmann.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour pour que la nouveauté advienne, pour que je sois ouverte à la créativité par la grâce des rencontres qu’il me sera donné de vivre aujourd’hui.
Geneviève. Bibliothécaire