Jürgen Moltmann : un théologien pour une eschatologie écologique, un théologien en phase avec le monde moderne, un théologien qui invite à la méditation
Selon Michel Durand, prêtre du Prado sur son blog : « En manque d’Eglise »
« L’annonce du Christ et l’espérance qui se tourne vers lui incluent l’amour de la terre et l’espérance pour elle : une eschatologie écologique », c’est le titre d’un article (1) de Michel Durand, prêtre du Prado, dans son blog : « En manque d’Eglise ».
Méditer avec Jürgen Moltmann
Or, dans cet article, Michel Durand s’interroge sur la signification du « Royaume ». Et là, nous dit-il : « Je pense avoir lu des études théologiques de Jürgen Moltmann depuis les années 90.
Je viens de terminer : « La Venue de Dieu. Eschatologie chrétienne » (Cerf, 2000). Et je ne peux que témoigner de la joie d’avoir, par petite dose, lu les pages de cet ouvrage théologique. J’ai ressenti, après chaque lecture, le besoin de prendre un temps de silence méditatif, tout simplement pour communier avec l’unique Dieu qui se donne dans l’espérance d’une communion totale, pleine, avec Lui et toute l’humanité. Pas seulement les hommes vivant sur terre, mais également tous les vivants et le Cosmos lui–même ».
Aujourd’hui, pour Moltmann comme pour François, évêque de Rome, il y a totalement l’espérance… N’est-ce pas ce qui donne plaisir à s’enfoncer dans une théologie qui ouvre au besoin de prendre le temps de la contemplation. Contempler le mystère de Dieu qui se donne et qui invite à entrer dans la Plénitude d’un achèvement sans fin. Vie éternelle dans la gloire du Créateur…
Un théologien en phase avec le monde moderne
Pourquoi Jürgen Moltmann et pas d’autres théologiens ?… Tout simplement parce que Jürgen Moltmann me semble totalement en phase avec ce que le monde moderne vit depuis plusieurs décennies… Moltmann puise dans la Révélation les nécessaires éléments pour résoudre les actuelles crises. Il est pour l’Europe, ce que la théologie de la Libération était (est encore) pour l’Amérique latine.
Il est avant tout théologien. Et, s’il indique des pistes concernant l’actualité politique et économique, ce n’est que logique correspondante entre ce qu’il découvre dans la Révélation et ce qu’il observe dans les pratiques politiques actuelles.
Pas de communion avec le Christ sans communion avec la terre
Il n’est pas le militant écologiste chrétien qui cherche dans la Bible des arguments en faveur de ses convictions, mais le scientifique qui montre les conséquences sur le cosmos de son engagement en Dieu.
Je le cite : « « La terre, avec tout ce qui s’y vit, est la promesse réelle et perceptible par les sens de la terre nouvelle – dès lors, du moins, que cette vie terrestre et mortelle que nous menons est une promesse de la vie éternelle immortelle, dont on peut faire l’expérience. Si le Sauveur divin est présent, lui-même, de façon cachée, dans cette terre, alors elle devient celle qui porte son avenir et le nôtre. Mais alors, il n’y a pas de communion avec le Christ sans la communion avec la terre. L’amour du Christ et l’espérance qui se tourne vers lui, incluent l’amour de la terre et l’espérance pour elle. Il n’y a pas de meilleure façon de se représenter une eschatologie christologiquement fondée et responsable du point de vue écologique »
J H