APPROCHES EXISTENTIELLES

Vivants et morts, ensemble en Christ ressuscité.

En ce début de novembre où le souvenir des morts est évoqué, et tout au long de l’année où le mot de « disparition » de tel ou tel résonne dans les médias, il est vital de trouver une réponse qui n’accepte pas un sort qui réduirait l’homme au néant, en annihilant ainsi toute espérance personnelle ou collective, ou se satisferait d’une échappée vers un au delà qui serait radicalement séparé.

En quelques mots, à partir de textes bibliques, Jürgen Moltmann nous apporte un éclairage dynamique (1).

« C’est pour être Seigneur des morts et des vivants que Christ est mort et qu’il a repris vie » (Romains 4.9).

lire plus

Par delà la séparation

Un témoignage de Jürgen Moltmann

Parce que nous croyons que le principe de la vie, c’est l’amour comme le cœur de ce que nous vivons et de ce à quoi nous sommes appelés, tel que Jésus l’exprime en une parole magistrale (Mat 22.37-40), nous entrons pleinement dans une conception d’un univers prédisposé à la relation, un univers où tout se tient, où tout se relie et interagit, un univers où nous sommes appelé à rejeter tout ce qui sépare : les exclusions, les égocentrismes, la dissolution des liens. Oui, la spiritualité est bien « une conscience relationnelle » (1). Nous croyons que cette relation ne s’arrête pas au monde présent, mais qu’en Dieu, communion d’amour, les êtres humains ne « disparaissent » pas corps et bien. Comme l’écrit Jürgen Moltmann, on peut évoquer « une communion des vivants et des morts » (2) qui s’inscrit dans le mouvement où Dieu prépare en Christ ressuscité une nouvelle création, un monde dans lequel Il sera « tout en tous » (1 Corinthiens 15.28) .

lire plus

La résurrection du Christ plénitude de Dieu

Quelle est la signification de Pâques pour nous ? Nous savons que la mort et la résurrection du Christ sont au cœur de notre foi. Ici, la victoire sur la mort est manifeste. Cette victoire éclaire notre vie. Celle-ci échappe ainsi à l’absurdité. Dans la foi, elle débouche sur un avenir.
Mais en quoi notre vie s’en trouve-t-elle changée ? Certes, cette croyance nous rassure. Nous savons que nos vies ne se terminent pas abruptement, mais débouchent sur un au-delà. Elle nous invite aussi à l’espérance. Nous savons que viendra un jour, « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21/1). Cette perspective nous aide à penser et agir positivement.
Mais la résurrection du Christ ne nous invite-t-elle pas à aller bien plus loin dans l’ouverture de nos représentations ? Ne nous appelle-t-elle pas à entrer, dès maintenant, dans une dynamique de vie ?

lire plus

Vivre l’expérience de la présence de Dieu

Vivre l’expérience de la présence de Dieu.
Un éclairage théologique.
Vivre la relation avec Dieu, dans sa présence, n’est-ce pas une expérience qui est au cœur de la vie du croyant ? Certes, par rapport à cette expérience, il y a un certain nombre d’obstacles en rapport avec l’histoire des idées et donc celle des mentalités. Notre perception de Dieu dépend étroitement de la représentation que nous avons de Lui. Et cette représentation est elle-même influencée par la réflexion théologique. Dans son livre : « L’Esprit qui donne la vie » (1), Jürgen Moltmann nous aide à percevoir le rapport entre notre expérience et la manière dont nous envisageons l’œuvre de l’Esprit. Une conception étroite de cette œuvre limite en conséquence l’étendue de notre expérience spirituelle.

lire plus

Crier vers Dieu

Nous sommes en marche et nous regardons en avant vers le Royaume de Dieu, le nouvel univers dans lequel « Dieu sera tout en tous ». Nous pouvons en voir les préfigurations. Cependant, nous sommes aussi confrontés à des maux personnels et à des malheurs collectifs. Souvent nous peinons et nous souffrons. Comment nous exprimer ? Paul, dans l’épître aux romains (8.22-23), évoque cette situation : « Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création toute entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement mais nous aussi qui avons les prémices de l’Esprit. Nous aussi, nous soupirons en nous même, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps ».
Aujourd’hui, nous voyons « l’attente de l’Esprit dans l’espérance et dans la plainte » (p. 109-113). Jürgen Moltmann sait nous montrer la puissance de l’expérience actuelle de l’Esprit dans le processus en cours de notre libération

lire plus

Compagnon des abandonnés

Jésus a guéri les malades. Il s’est approché de ceux qui étaient rejetés par la société de son époque. Et, dans son chemin de croix, il a éprouvé les pires souffrances que l’homme puisse connaître, pour que nous puissions le sentir solidaire avec nous dans nos souffrance. Jürgen Moltmann nous parle de la passion de Jésus comme d’un mouvement vers les victimes du mal (« His way to the victims of evil »).
L’amour de Jésus s’est porté vers les malades, les victimes de la violence, les « petits », tous ceux qui étaient sans avenir dans la société de son époque. C’était une échelle de valeurs bien différente de celle des puissants qui ont provoqué sa mort. L’amour de Jésus s’est révélé dans son chemin de croix. Son amour actif pour les souffrants est devenu son amour actif avec les souffrants. Nous comprenons ce mouvement comme le don de lui-même, à l’extrême, pour tous ceux qui se sentent abandonnés de Dieu (« Godforsaken »).

lire plus

Être libre, c’est regarder en avant

Il y a des situations qui nous paraissent « bouchées ». Les obstacles s’accumulent. C’est l’impasse. Bien plus, parfois la menace se rapproche. Il y a sur nous comme « une épée de Damocles ». On est tenté de dire : « à quoi bon ? » Et pourtant, on peut entendre une petite voix : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Mais si la mort est la fin de tout, alors tous les dévouements, tous les courages seraient-ils eux aussi entraînés dans l’abîme ? La fière maxime : « Il n’y a pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » peut accompagner, pour un temps des personnalités fortes et volontaires. Mais ce volontarisme débouche sur un non-sens lorsqu’il est confronté au néant. Personnellement, collectivement, nous avons besoin d’espoir. Il y en nous un désir d’avenir. La foi des chrétiens offre une réponse lorsqu’on peut la présenter comme étant « essentiellement une espérance de résurrection ». Avec Jürgen Moltmann, nous découvrons cette vision.

lire plus

Être libre, c’est vivre pleinement

Être libre, c’est vivre pleinement.
Nous pouvons nous sentir brimés, emprisonnés par de multiples obstacles qui nous empêchent d’être nous-mêmes : pressions sociales ou politiques, pulsions intérieures dominatrices, doctrines religieuses contraignantes… Nous aspirons à la liberté.
Comme l’exprime Jürgen Moltmann, cette liberté nous est donnée dans un mouvement intérieur : la rencontre avec un Dieu vivant. « Le Christ nous a libérés pour la liberté » (Galates 5.1) écrit Paul. « La foi qui libère est une foi qui nous saisit personnellement ». Ainsi, « la vérité qui me rend libre est une vérité à laquelle j’acquiesce moi-même, parce que je la comprends moi-même et non parce que la tradition et l’habitude m’y contraignent ». (p.161)
Dans cette perspective, la liberté n’est pas d’abord le rejet de contraintes extérieures, c’est la libération éprouvée en entrant dans un courant de vie.

lire plus

Vivre une amitié ouverte

Nous savons tous par expérience combien l’amitié éclaire notre vie. Elle est la forme accomplie et harmonieuse de la relation. Isolé, notre être périt car, dans sa nature même, son existence s’inscrit dans un tissu de relations. Exposé à des effets de domination et de violence, il est atteint dans son existence et dans son développement. La vie humaine dépend des relations dans lesquelles elle se meut. Là où la qualité et la diversité des relations est médiocre, l’être humain souffre et végète. Là où s’exerce une dynamique relationnelle porteuse d’harmonie, la vie humaine prospère et fleurit. C’est dire l’importance de l’expérience sociale. C’est dire l’effet bienfaisant de l’amitié. Et là où nous pouvons percevoir une joie qui apparaît, une plénitude qui s’esquisse, nous ressentons quelque part la présence d’une transcendance.

lire plus

Prier et observer

La prière peut prendre des formes différentes selon le genre de spiritualité dans lequel nous nous inscrivons. Ainsi, certains cultivent l’intériorité dans la prière. Ils se concentrent dans leur pensée. D’autres inscrivent la prière dans leur être tout entier. Jürgen Moltmann nous introduit dans une prière où les différents sens de l’homme sont associés.
En effet, l’Esprit Saint anime l’homme tout entier dans ses différentes composantes. Il suscite une dynamique de vie. Cette dynamique suscite en l’être humain créativité et expression. Et, dans cette dynamique, l’être humain participe à la Création. Alors la prière ne se blottit pas dans un repli sur soi même. Elle s’ouvre sur le monde.
Jürgen Moltmann exprime cette orientation en ces termes : « Observer et prier. Prier et observer ». « La prière n’est pas isolée. Elle est toujours reliée à l’observation » (p. 78).

lire plus

Délivre -nous du mal

Les grands malheurs de l’histoire.

Telle que nous l’observons, l’histoire comporte de multiples aspects positifs ou négatifs. Mais on ne manque pas d’y percevoir de grands malheurs, particulièrement les guerres, les déportations, les génocides. A cet égard, la Shoah, le massacre des juifs par le régime hitlérien est emblématique. Ce malheur est inscrit aujourd’hui dans la mémoire collective. Mais il y a bien d’autres situations où des peuples ont été victimes de la barbarie. Et, par exemple, comment ne pas être interpellé par la déportation et l’exploitation des noirs soumis à l’esclavage ? Comment ne pas ressentir avec les chrétiens engagés dans « l’Association chrétienne pour l’abolition de la torture » (ACAT), le poids de la violence collective ? Dans toutes ces situations, la puissance du mal apparaît.

lire plus

La puissance de l’Espérance

La puissance de l’EspéranceSelon quel horizon vivons-nous ? Réduisons-nous plus ou moins notre vision à notre condition présente jusqu’à ce que nous passions à un autre état ? Ou nous sentons-nous en marche vers un univers nouveau où Dieu sera tout en tous ? En route dans le Royaume de Dieu, percevons-nous l’œuvre de l’Esprit en nous, autour de nous et dans le monde ? Comment faisons-nous la relation entre l’œuvre vivifiante de l’Esprit et notre présence dans le monde ? Vivons-nous plus ou moins sur la défensive dans un monde relativement clos ou, au contraire, avançons nous librement et avec empathie dans un espace ouvert en sachant que l’Esprit de Dieu nous conduit dans l’espérance ?

« Puisse le Dieu de l’Espérance vous remplir de toute joie et toute paix dans la foi, de telle manière que, par la puissance du Saint Esprit, vous puissiez abonder en espérance, écrit Paul aux Romains (Romains 15-13).
lire plus

La Vie nous parle de Dieu

Comment nous représentons-nous notre relation avec Dieu ? La réponse à cette question dépend pour une part de la manière dont nous percevons sa présence. Plus nous percevons la présence de Dieu dans notre environnement, plus notre relation avec Lui mettra en œuvre toute notre personnalité dans notre existence quotidienne. Nous ne vivons pas dans un désert où la relation avec Dieu passerait par la seule instance de notre mental. Au contraire, nous pouvons percevoir la présence de Dieu dans sa création, dans tout ce qui est vivant. Comme la Bible hébraïque, le Premier Testament l’indique, tout appartient à Dieu. « C’est au Seigneur qu’appartient le monde avec ce qu’il contient, la terre avec ceux qui l’habitent » (Psaume 24.1). La Création nous parle du Créateur.

lire plus

Vivre en plénitude

Nous ressentons parfois des contradictions douloureuses en nous , une solitude et un manque relationnel. Quelque part, nous ressentons une aspiration à la plénitude.

En allemand comme en anglais, il y a une parenté entre les termes exprimant la sainteté (heilig et holy) et des mots qui expriment la santé, la complétude, la plénitude. « Si nous remontons à la racine des mots, nous pouvons considérer la pensée « holiste » comme la pensée sanctifiante, parce qu’elle a le souci de la complétude de ce qui est disjoint et qu’elle s’efforce de la rétablir » .

La création appartient à Dieu et il s’y manifeste. Jürgen Moltmann exprime l’œuvre de Dieu dans les termes d’une vision unifiante : « Ce n’est pas seulement comme le « tout autre » et seulement comme tel, que Dieu est saint, mais en tant qu’il est celui dont l’Esprit remplit l’Univers et est la vie de tout ce qui est vivant » .

lire plus