Éclairages
« La pensée espérante est la pensée des possibles »
Le mouvement de l’utopie
Selon Jürgen Moltmann
Apparue dans les années 1960, la théologie de l’espérance de Jürgen Moltmann a répondu à une grande aspiration et suscité une dynamique qui s’est poursuivie à travers le temps (1). Cette dynamique se poursuit et garde toute son actualité comme en témoigne un petit livre publié chez Labor et Fides et intitulé : « Utopie » (2). Cet ouvrage reprend quelques textes fondateurs de Moltmann en les introduisant par un avant-propos de Marion Muller-Colard et en les accompagnant des éclairages de quelques théologiens. Nous présentons ici le premier des trois chapitres de Moltmann : « Utopie et pensée utopique ». La tonalité du chapitre nous apparaît dans cette profonde pensée : « La pensée espérante est la pensée des possibles » (p 17).
Résurrection
Les voies de la résurrection
Résurrection en vie éternelle
Mourir et ressusciter
Selon Jürgen Moltmann
Les questions sur la vie et sur la mort sont pour nous essentielles. Elles concernent la manière dont nous envisageons notre existence. Mais nous nous posons ces questions essentielles, tout autant et parfois davantage pour nos proches.
Théologien de l’espérance, Jürgen Moltmann nous a apporté des réponses libératrices au moment d’un deuil profond (1). Et ce fut, à travers son livre : « In the end, the beginning » (2004 version anglaise), traduit en français sous le titre : « De commencements en recommencements » (2012) (2) (vii). Nous avons rapporté à plusieurs reprises cet apport (3). Aujourd’hui, Jürgen Moltmann revisite ces questions dans un livre : « Resurrection to eternal life. On dying and rising » (2021) (4).
Pour une vision holistique de l’Esprit
Avec Jürgen Moltmann et Kirsteen Kim
Selon les chemins que nous avons parcouru, le mot Esprit peut évoquer une résonance différente. Ce peut être l’évocation d’un groupe de prière où l’Esprit porte le désir de vivre en harmonie avec Jésus, avec Dieu et d’entrer dans un mouvement de louange. Pour d’autres, c’est ce qui est dit du Saint Esprit dans la vie d’une église. Et puis, pour ceux qui se disent « spirituels et pas religieux », ce peut être reconnaitre une présence au delà de la surface des choses, une expérience de vie. Quoiqu’il en soit, dans une perspective chrétienne, il y aujourd’hui une attention croissante portée à l’Esprit Saint. Et on sort des sentiers battus. L’Esprit Saint n’est plus seulement observé dans l’Eglise. On le voit à l’œuvre dans l’humanité, dans la nature, dans toute la création.
Partager le mouvement actuel de la théologie qui dépasse les cloisonnements et les barrières et met en évidence l’œuvre de l’Esprit, c’est nous aider à reconnaître la présence divine dans le monde, dans l’univers, porteuse d’amour, de vie, de libération. Cette prise de conscience d’une présence active de l’Esprit, bien au delà des frontières des églises est relativement récente. Dans cette transformation du regard, un rôle majeur a été exercé par le théologien, Jürgen Moltmann, à travers la publication de son livre : « L’Esprit qui donne la vie » (1). Sa pensée est présente sur ce blog (2). Pourquoi donc revenir ici sur ce thème ? De fait, Moltmann ayant ouvert la porte d’une théologie de l’Esprit (3). Celle-ci se développe aujourd’hui à l’échelle mondiale. Un livre vient à nous informer à ce sujet en mettant en valeur des mouvements significatifs. Là aussi, c’est un dépassement des frontières. Ce livre : « Holy Spirit in the world. Global conversation » (4) est écrit par Kirsteen Kim ; une théologienne dont l’itinéraire est lui-même international puisqu’elle-même, anglaise, s’est mariée à un coréen, a enseigné en Corée et en Inde, et, de retour en Angleterre, a été invitée à enseigner à la faculté Fuller aux Etats-Unis.
Le livre de Moltmann sur l’Esprit est paru d’abord en allemand en 1991 : « Das Geist des lebens. Eine Ganzheiliche pneumatologie », puis en anglais : « Spirit of life. An universal affirmation » (1992), enfin en 1999 en français : « L’Esprit qui donne la vie. Une pneumatologie intégrale » (1). Le terme : pneumatologie, bizarre à priori pour le non spécialiste, est issu de « pneuma », en grec, esprit. Les différents titres, dans leur spécificité linguistique rendent compte du contenu de l’ouvrage. Nous retenons ici le terme : « ganzheitlich » qui peut être traduit en terme de : « holistique », une approche globale, unifiante. Cette démarche est mise en valeur par Kirsteen Kim lorsqu’elle écrit : « Moltmann élargit la théologie de l’Esprit lorsqu’il associe l’Esprit avec la vie, non pas « la vie contre le corps », mais « la vie qui apporte la libération et la transfiguration du corps » et en considérant le rôle de l’Esprit dans toutes ses dimensions de salut : libération, justification, renaissance, sanctification, puissance charismatique, expérience mystique et fraternité. En reliant tout ceci au politique aussi bien qu’au personnel, au matériel aussi bien qu’au spirituel, il essaie de montrer le caractère holistique de la théologie de l’Esprit, un point qui est mis en valeur par le sous-titre de l’édition allemande originale » (p 61).
Un avenir écologique pour la théologie
Une espérance pour des temps troublés
Selon Jürgen Moltmann
Un nouveau livre de Jürgen Moltmann vient de paraître en anglais à la fin de cette année 2019. Il est publié conjointement en Europe et aux Etats-Unis avec des titres analogue : « Hope in these troubled times » et « The Spirit of hope. Theology for a world in peril » (1). En cette période de l’histoire, nous ressentons effectivement de nombreuses menaces depuis le danger du dérèglement climatique jusqu’aux reflexes politiques de repli autoritaire. Venant d’un théologien qui a pris en compte les problèmes du monde au cours de ces dernières décennies, ce livre est bienvenu. La profondeur de cette pensée éclaire nos problèmes. Et si elle reprend et approfondit des éclairages antérieurs, elle ouvre aussi des pistes toutes nouvelles, comme une réflexion sur l’interpellation des grandes religions du monde par une sensibilité religieuse nouvelle autour de la dimension écologique de la terre. L’écothéologie de Moltmann se déploie dans deux chapitres successifs : L’espérance de la terre : l’avenir écologique de la théologie moderne » ; « Une religion terrestre commune : les religions mondiales dans une perspective écologique ».
Comment dimension écologique et égalité hommes-femmes vont de pair et appellent une nouvelle vision théologique
Une approche de Jürgen Moltmann
La crise actuelle va de pair avec une crise sociale et écologique. De fait, on prend conscience qu’elle révèle l’inadéquation croissante d’un ordre établi de longue date. C’est un changement de civilisation qui s’annonce et se dessine. L’ordre patriarcal ancien est en train de s’affaisser. Or, au cours des derniers siècles, cet ordre avait privilégié un modèle mécanique autour de la fabrication des biens. Aujourd’hui, on prend conscience que ce monde allait de pair avec la conception d’un Dieu éminemment transcendant et dominant. Très tôt, dans les années 1980, Jürgen Moltmann, à travers un livre : « Dieu dans la création » (1), a su analyser cette situation et proposer un traité écologique de la création » . Nous reprenons brièvement ici un aspect éclairant de la prise de conscience qui nous est proposée (2) avec les conséquences libératrices qui en découlent.
Un Esprit sans frontières
Reconnaître la présence et l’œuvre de l’Esprit
Si on reconnaît de plus en plus l’interconnexion qui caractérise notre univers et à laquelle nous participons, il y a dans cette prise de conscience un potentiel d’ouverture par rapport à la perception d’une force transcendante, à l’écoute d’une voix d’amour. C’est pourquoi, dans la société d’aujourd’hui, la présence de l’Esprit peut davantage être reconnue.
En christianisme, en terme d’Esprit saint, l’Esprit est reconnu comme un acteur personnel de la communion divine et comme catalyseur et inspiration de l’Eglise. Mais si ces termes sont approximatifs avec l’intention de parler à tous, n’est-ce pas dire ainsi combien nous avons besoin de mieux connaître et reconnaître l’Esprit divin. Nous trouvons cet éclairage dans un livre que Jürgen Moltmann, le théologien de l’espérance, a consacré à l’Esprit saint sous un titre significatif : « L’Esprit qui donne la vie » (1).
Eclairages apportés par la pensée de Jürgen Moltmann : « The living God and the fullness of life »
Éclairages apportés par la pensée de Jürgen Moltmann
Dans son livre : « The living God and the fullness of life » (Le Dieu vivant et la plénitude de vie » (1), Jürgen Moltmann nous parle de la puissance de vie, active dans le message du Christ qui se déclare « La résurrection et la vie », une force présente chez les premiers chrétiens et qui peut tout autant se déployer dans le monde d’aujourd’hui. Jürgen Moltmann exprime également une vision du monde en ce sens. Voici, à ce sujet, quelques brefs extraits de son livre, que, sans expertise d’une traduction professionnelle, nous avons rapporté en français, en espérant que ce livre sera bientôt traduit et publié dans notre langue. En lisant ces passages, on se reportera au texte anglais.
Le livre de Jürgen Moltmann est très riche et très dense. Ces quelques passages ne sont pas représentatifs de l’ensemble. Simplement, ils ont été retenus ici comme une invitation à la réflexion et à la méditation.
Dieu vivant, Dieu présent, Dieu avec nous dans un monde où tout se tient
Deux approches convergentes : Jürgen Moltmann et Diana Butler Bass
A partir d’une approche scientifique, technique ou sociale, on découvre de plus en plus aujourd’hui que nous vivons dans un univers en interaction, un univers où tout se tient. Pour certains, cela ne va pas de soi, car c’est une nouveauté qui bouleverse un héritage intellectuel ou religieux. Où est Dieu ? Ce mouvement appelle une réflexion théologique.
Une théologie pour la vie
Jürgen Moltmann en conversation avec un panel de théologiens au Garrett Evangelical Theological Seminary (Evanston USA).
Nous savons combien nos représentations influencent nos états d’âme et nos comportements. Ces représentations dépendent de notre vision du monde. Comme réflexion sur Dieu, la théologie inspire cette vision. C’est dire l’importance des orientations théologiques. Comme le dit Jésus, on reconnaît l’arbre à ses fruits. Nous trouvons, personnellement, une inspiration positive dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann, souvent évoquée sur ce blog. Reconnu comme un des plus grands théologiens de notre temps (1)
L’avenir inachevé de Dieu Pourquoi c’est important pour nous !
Interview de Jürgen Moltmann
Dans son œuvre théologique inspirée par la parole biblique et en phase avec les questionnements de notre temps, Jürgen Moltmann répond à beaucoup de nos interrogations. Dans cette interview, il répond à des questions qui lui sont posées en prélude à une conférence nationale théologique organisée par le « Trinity College » aux Etats-Unis (1). Nous présentons ici les grands thèmes de son interview dans une transposition en français qui cherche à rendre compte de l’orientation de sa pensée à partir d’extraits de ses propos.
Paix et joie en Dieu
La vision de Jürgen Moltmann dans « Ethics of hope »
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos » (Mat 11.27) . Cette parole de Jésus est précédée par une affirmation de sa communion avec le Père : « Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père. Personne non plus ne connaît le Père si ce n’est le Fils ». Et de même, dans l’Evangile de Jean, lorsque Jésus évoque la paix qu’il nous communique : « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix » (Jean 14.27), le contexte est bien celui de l’amour de Dieu, communion entre le Père, Jésus et l’Esprit. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera. Nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14.26). Et c’est « le consolateur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom qui vous enseignera toute chose (Jean 14.26) Ainsi, notre aspiration à recevoir la paix divine trouve réponse dans la reconnaissance de l’œuvre accomplie par Dieu, communion d’amour et dans la contemplation de ce qu’il est. Jürgen Moltmann consacre la dernière partie de son livre concernant « l’éthique de l’espérance » : « Ethics of hope » (1) dans la version anglaise parue en 2012, à la joie en Dieu (2). Nous allons alors le suivre dans la vision qu’il nous communique en évoquant l’œuvre et la manifestation de Dieu dans le monde.
En marche
Dans le chemin de l’histoire, un processus de résurrection.
Comment nous représentons-nous notre existence dans le temps ? Comment nous inscrivons-nous dans l’histoire ? Et comment envisageons-nous celle-ci ? La réponse à ces questions nous permet de mieux situer le fait central de la résurrection dans la manière dont nous nous représentons le déroulement de notre vie et de notre société. La pensée de Jürgen Moltmann nous permet d’avancer dans cette réflexion.
La vie par delà la mort
La mort d’un proche nous atteint au plus profond de nous même. Notre relation avec lui est suspendue. L’expression de son amour à travers sa personne physique nous est ôtée. Et la manifestation de notre amour pour lui est désormais sans réponse. Alors se pose à nous une question cruciale : Q’est-il advenu de cet être cher ? La foi chrétienne nous apporte une réponse. Cependant, on constate également des différences importantes dans la formulation de cette réponse, parfois des absences et des contradictions. Voici pourquoi on ressent le besoin d’une approche à la fois cohérente et pacifiante, fondée sur la parole biblique et inspirée par la vision de la puissance de l’amour de Dieu en Christ. Comment le théologien Jürgen Moltmann répond-il à notre question : qu’advient-il de la vie après la mort ?
Quelle est notre représentation de l’être humain ?
Quelle est notre représentation de l’être humain ?
Nous considérons-nous, selon une approche analytique, comme un ensemble d’entités, de catégories plus ou moins dissociées : le corps, l’âme, l’esprit ? Ou bien, nous percevons comme une totalité dans laquelle différents registres se relient et s’articulent ?
Percevons-nous notre corps comme une réalité destinée à être étroitement subordonnée à notre mental défini en terme d’ « âme pensante » ? Ou bien, cherchons-nous plus de réciprocité vécue dans la relation entre notre âme et notre corps ?
L’avenir de Dieu pour l’humanité et la terre
A la suite des grandes œuvres théologiques qui se sont succédées durant les dernières décennies du XXè siècle, Jürgen Moltmann poursuit aujourd’hui sa réflexion dans la foulée. Ainsi vient de paraître en 2010 : « Sun of righteousness, arise! God’s future for humanity and the earth » (1). Ce livre rassemble un ensemble de textes publiés par l’auteur durant la dernière décennie. Ce sont des chapitres facilement accessibles qui nous introduisent à la pensée de Moltmann dans son actualité.
e livre nous appelle à nous réjouir de ce qu’est le Dieu de Jésus Christ. Celui qui fait lever le soleil sur les bons comme sur les méchants est lui-même le « soleil de la droiture et de la justice » en sachant que la manière dont Dieu exerce la justice n’est pas la même que celle qui règne bien souvent chez les hommes.
Dieu dans la création
Communion d’amour. Puissance de vie.
Dans quelle mesure avons-nous conscience de l’œuvre de Dieu bien au delà de notre existence personnelle et de notre environnement immédiat social et culturel ? La Parole biblique nous appelle à élargir notre regard aux dimensions de l’univers. Avec le théologien Jürgen Moltmann, nous pouvons entrevoir Dieu à l’œuvre dans la création et nous découvrons que tout procède à partir d’une vie relationnelle.
Dieu, communion d’amour.
Dieu n’est pas un monarque absolu à la manière des potentats des grands empires de l’antiquité dont l’image s’est projetée sur les dieux de cette époque et, par contagion, dans la confusion des pouvoirs politiques et religieux
Dieu, communion d’amour
Une nouvelle approche trinitaire
Comment nous représentons nous la personne de Dieu ? Manifestement, à l’intérieur même du christianisme, on perçoit des accents différents et en conséquence des vécus différents. Ainsi, rencontre-t-on une représentation de Dieu où l’accent est mis sur sa royauté, sa seigneurie, sa toute puissance. Si, bien sur, la forme trinitaire est reconnue, elle n’irrigue pas le vécu. En regard, on assiste aujourd’hui à la montée d’une vision de Dieu comme communion d’amour entre les personnes divines : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. La relation du chrétien avec Dieu s’en trouve éclairée et transformée. Le théologien Jürgen Moltmann participe à cette approche théologique dans ce qu’on a pu appeler : « Une nouvelle approche trinitaire ».